Nouveau décès imputable au syndrome de la guerre du Golfe selon Avigolfe
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BORDEAUX, 26 août (AFP) - 11h53

Le syndrome de la guerre du Golfe a fait une nouvelle victime selon l'association Avigolfe, qui a annoncé samedi à l'AFP le décès le 5 juillet dernier de l'adjudant Frédéric Bisseriex.

Frédéric Bisseriex, 34 ans, hospitalisé à l'hôpital militaire de Clamart (Hauts-de-Seine) depuis le 5 mai, marié et père de deux enfants, était atteint de tumeurs embryonnaires qui se sont progressivement généralisées à partir du thymus, selon Avigolfe, basée à Bordeaux.

Cette association regroupe près de 80 soldats victimes, selon eux, du "syndrome de la guerre du Golfe", caractérisé par des vertiges, pertes de mémoire, diarrhées, montées d'agressivité, douleurs musculaires et articulaires, insomnies et problèmes cérébraux.

Selon Avigolfe, l'adjudant Bisseriex assurait lors de la guerre du Golfe un poste d'observateur de tir d'artillerie, en zone de combat sur le territoire irakien, au sein du 11e Régiment d'artillerie de marine.

Selon le questionnaire Avigolfe qu'il avait rempli avant son décès, Frédéric Bisseriex, parti le 20 décembre 1990 en Arabie Saoudite dans le cadre de la division Daguet, a connu des alertes chimiques et a absorbé des pilules de pyridogstimine contre les gaz neurotoxiques sur ordre de son chef de corps.

Selon Avigolfe, ce n'est que lors de l'apparition des premiers symptômes, il y a un an environ, que Frédéric Bisseriex a commencé à parler de ce qui s'était passé sur le terrain et à exprimer ses inquiétudes.

Avigolfe a affirmé samedi à l'AFP qu'elle rendra publique en septembre la synthèse de son enquête sur 55 cas de personnels civils et militaires victimes, selon elle, de ce syndrome de la guerre du Golfe.

Le 15 août, Avigolfe avait annoncé le décès d'un ancien adjudant-chef de l'armée de l'air française, domicilié à La Brède (Gironde) et victime d'un cancer généralisé. Selon l'association, la mort de Gérard Jourdrein, 53 ans, marié et père de deux enfants, était également la conséquence de sa participation au conflit du Golfe de 1990-91.

Gérard Jourdrein, qui avait tenté de faire reconnaître le lien de causalité entre sa participation au conflit et sa maladie, avait été débouté deux fois par la justice.